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Une envie de pouponner...
Pour le moment, le sort s'acharne
... Les traitement et les FIV s'enchainent...
On rassemble nos forces, on essaie de garder espoir et on continue de se battre !

mercredi 23 décembre 2009

23 décembre

Une date anniversaire bien moche pour moi.
Tous les ans, c’est la même chose… A l’approche du mois de décembre, je commence à flipper, à ressasser des idées noires, à être en colère.

En 2001, du haut de mes 20 ans, j’ai perdu mon beau-père d’une tumeur au cerveau.
Oui, c’était seulement mon beau-père, ce n’était pas mon père comme j’ai déjà pu l’entendre (sans commentaire), mais c’était mon père de cœur, celui que j’avais choisi, et qui a participé à ce que je suis aujourd’hui, et au fil des années, il m’a aidé à me constituer, a créer mes repères.

Il est entré dans ma vie, je n’étais pas encore à la maternelle.
Si notre relation a débuté difficilement, la fin a été plus que douloureuse.

A l’âge de l’école primaire, je ne voulais pas de lui la maison, les séances chez le psy ont été nombreuses, et visiblement efficaces.
A partir du collège, notre relation a été plus construite.
Et j’ai aimé cet homme macho, travailleur, passionné de rugby, fêtard, généreux, avec comme première valeur l’amitié.
Ah l’amitié, chez lui c’était quelque chose ! Ma mère s’est parfois lassée de passer après les amis. Mais je ne connais pas une personne si engagée en amitié. Cela ne lui posait aucun problème de traverser la France en un jour pour réconforter et changer les idées, si un des ses amis n’allait pas bien.

L’annonce de sa maladie et des quelques mois restants ont été un choc indescriptible.
A une semaine près, Doudou et moi nous lancions enfin dans notre histoire d’amour.
Pas facile d’être amoureuse et à mon nouveau bonheur et en même temps de s’occuper de mon beau-père, déclinant chaque jour.
La simple annonce de sa maladie et une semaine après il ne parlait plus, marchait difficilement, perdait la mémoire…
Hallucinant de voir comment la vie peut se dégrader si vite quand un homme sait qu’il est malade…

Je l’ai gardé comme on garde un gosse les deux mois où il est resté à la maison. J’ai tendu la bassine quand les effets de la chimio se sont fait sentir, j’ai distribué les médocs quand il le fallait.
J’ai flippé à chacune de ses balades et espéré qu’il retrouverait le chemin de la maison, qu’il n’allait pas oublier où nous habitions, mais on ne peut pas cloitrer un homme chez lui quand il ne lui reste que quelques mois à vivre.
J’ai vu ma mère se battre et s’occuper de lui comme d’un enfant dès le moment où il est entré à l’hôpital. Alors que moi, je n’ai pas assuré du tout a partir du moment où il a été hospitalisé.
C’était trop dur pour moi de le voir grabataire, avec des perfs de partout, et surtout de voir toute cette souffrance qu’il ne pouvait même plus exprimer par la parole.
Cela a duré 4 mois, et le 23 décembre l’a enfin libéré.

Quelques moi après, j’ai réalisé que j’étais en pleine dépression… J’ai gobé des antidépresseurs pendant un an, couplés à une séance hebdomadaire chez le psy.

Ce ne faisait que 6 mois que nous étions ensemble avec Doudou quand il est mort, mais déjà je savais que j’allais finir ma vie avec lui, et j’étais désespérée de me dire qu’ils ne se connaitraient jamais vraiment, qu’ils ne partageraient rien, que je n’aurai jamais son approbation quant à mon compagnon !
Quelques jours après que la tumeur soit détectée, je l’ai amené à l’hôpital pour faire la biopsie. Là, malgré son mutisme qui s’installait, il m’a tout de même glissé que Doudou avait l’air d’être un gentil garçon, qu’il était mieux que celui d’avant, qu’il me bouffait déjà des yeux. C’est le seul avis que j’ai de lui sur mon chéri, c’est peu et en même temps énorme.

A l’époque déjà, je me disais qu’il ne connaitrait jamais mes enfants alors que c’était un grand-père adorable avec ses deux petites filles…

Parfois, je me demande quel regard il porterait sur nos essais ??
Déjà je l’imagine bien lourdos après le mariage du genre « vous avez perdu le mode d’emploi les jeunes », à chambrer Doudou qui n’aurait plus su où se mettre !
Mais je n’ai aucune idée de ce qu’il en aurait pensé… Peu importe vous me direz !

Aujourd’hui, ça fait 8 ans qu’il est parti, la douleur n’est plus la même c’est certain, mais le sentiment d’injustice est encore bien présent, surement fortifié par cette putain d’injustice vécue en PMA.
Je pense souvent à lui avec une grande nostalgie, mais en parle peu.
Je suis quand même à fleur de peau à cette période, et les larmes coulent assez facilement.
L’écriture de cet article n’y fera pas exception.

Je n’en parle jamais avec ma mère, je me demande comment elle se sent aujourd’hui ?
Malgré un nouveau compagnon, des photos trainent encore aujourd’hui dans des cadres, et il est encore dans son cœur.

Oui, c’est Noël, cette période censée être légère et heureuse… Pour moi, elle est plutôt très douloureuse. Alors je compense : je fais des gâteaux, un sapin, des cadeaux, je bois trop, je m’émerveille des petites choses : une bougie, un feu de cheminée, des flocons de neige, des bisous de mon amoureux.

Ironie du sort, ce soir, je dine chez le mec (pour pas dire le con) qui m’a dit à moins d’un mois de l’enterrement d’arrêter de pleurer car ce n’était même pas mon père…
Et oui, c’est une belle journée !

Heureusement que je suis toute seule au taf, c’est déjà ça.
Et ce midi, une amie me prépare un bon petit repas :-)

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5 commentaires:

  1. Petite Lilou, je suis de tout coeur avec toi en ce jour difficile. Nul besoin des liens du sang pour aimer si fort une personne que sa disparition pèse encore des années après... Tu as l'air d'avoir vécu de merveilleux moments avec ton beau père et ces souvenirs feront toujours partie de toi. J'espère que tout cela prend le pas sur la douleur et que le temps cicatrise les choses.
    Je te fais plein plein de gros bisous

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  2. J'ai une pensée pour toi pour cet anniversaire très particulier.
    J'ai l'immense chance de n'avoir jamais connu un deuil. Mais je me doute que malgré les années, la douleur est toujours là.
    Je suis certaine qu'ou il soit ils vous encouragent fort!
    Bisous

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  3. De tendres et douces pensées pour toi...
    Bisous

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  4. c'est un plaisir de lire vos blogs PMA tellement c'est édifiant, salut à toutes les copinautes, est-il possible de faire un programme GPA de qualité et en toute légalité en Espagne, Belgique ou en Ukraine? on m'a parlé de Cryos ou de A. Feskov clinic, merci pour vos conseils!

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